Paroles de la chanson L'escalier de Noël par Anne Sylvestre
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Paroles de la chanson L'escalier de Noël par Anne Sylvestre
C’est une petite histoire de rien du tout
Ça s’est passé au moment de Noël, dans une de ces grandes maisons, tu sais ?
Des maisons comme tu en dessines, très hautes, très larges, avec plein, plein, plein de fenêtres, presque toutes pareilles, sauf qu’à une de ces fenêtres-là, la troisième en partant de la gauche, dans la cinquième rangée en partant du bas, le géranium qui est là, dans son pot, ce n’est pas n’importe quel géranium, c’est ton géranium !
Eh bien ! Dans une de ces grandes maisons, un 25 décembre après-midi, les enfants n’étaient pas très gais
Ça s’est passé au moment de Noël, dans une de ces grandes maisons, tu sais ?
Des maisons comme tu en dessines, très hautes, très larges, avec plein, plein, plein de fenêtres, presque toutes pareilles, sauf qu’à une de ces fenêtres-là, la troisième en partant de la gauche, dans la cinquième rangée en partant du bas, le géranium qui est là, dans son pot, ce n’est pas n’importe quel géranium, c’est ton géranium !
Eh bien ! Dans une de ces grandes maisons, un 25 décembre après-midi, les enfants n’étaient pas très gais
Oh ! Ils n’étaient pas tellement tristes non plus, ils étaient en vacances, ce qui était déjà une bonne chose, mais il ne faisait pas beau !
Il avait neigé, puis le temps s’était radouci, de sorte que la neige s’était changée en une sorte de bouillie beige, dégoûtante, dans laquelle on pouvait à peine marcher, encore moins glisser, et évidemment pas pétrir des boules !
En plus de ça, comme c’était Noël, les enfants étaient habillés proprement -ce qui n’allait pas durer- mais justement ils n’avaient pas encore trouvé un moyen amusant de se salir !
Toutes les grandes personnes étaient à table. Partout on en était au dessert, c’est à dire qu’on parlait de choses inintéressantes, et que, pour avoir la paix, on avait laissé sortir les enfants, qui d’ailleurs n’avaient plus faim, mais alors, plus faim du tout !
Il avait neigé, puis le temps s’était radouci, de sorte que la neige s’était changée en une sorte de bouillie beige, dégoûtante, dans laquelle on pouvait à peine marcher, encore moins glisser, et évidemment pas pétrir des boules !
En plus de ça, comme c’était Noël, les enfants étaient habillés proprement -ce qui n’allait pas durer- mais justement ils n’avaient pas encore trouvé un moyen amusant de se salir !
Toutes les grandes personnes étaient à table. Partout on en était au dessert, c’est à dire qu’on parlait de choses inintéressantes, et que, pour avoir la paix, on avait laissé sortir les enfants, qui d’ailleurs n’avaient plus faim, mais alors, plus faim du tout !
Ils s’étaient tous retrouvés assis sur les marches de l’escalier
Ils étaient assez tristes
Ils auraient pu se parler de leurs cadeaux, mais comme ils avaient tous reçu à peu près les mêmes jouets, qu’ils avaient d’ailleurs choisis eux-mêmes avec maman ou grand-mère -et on ne pouvait plus dire que c’était une surprise !- et que par-dessus tout ça on leur avait déjà répété au moins six fois que "ça avait coûté horriblement cher, et qu’il ne fallait pas les casser", ils étaient là, à rêver de l’impossible cadeau qui ne coûterait rien, qui serait incassable, et surtout, surtout, que l’on n’aurait pas choisi soi-même !
C’est à ce moment là qu’il se passa quelque chose de bizarre…
Ça commença à l’étage le plus haut. Patrick et Mirabelle, qui venaient justement de s’asseoir pour retirer leurs chaussures neuves -un cadeau utile- sentirent quelque chose bouger sous eux et ce fut comme si la marche sur laquelle ils se trouvaient s’aplatissait, oui, devenait plus plate et se mettait au niveau de l’autre plus bas, qui s’aplatissait à son tour... et ils se mirent à glisser, entrainant avec eux Jojo qui était un peu plus bas
C’est ainsi que, d’étage en étage, l’escalier, marche après marche, se transforma en un merveilleux toboggan, glissant et ondulant, aux virages bien relevés comme une piste automobile, le long duquel roulaient et cabriolaient les enfants ravis !
Un toboggan de dix étages, tu te rends compte ?
Pour remonter, eh bien il suffisait d’enfourcher la rampe qui, elle, s’était mise en marche dans l’autre sens, comme un vrai remonte-pente de montagne, oui, messieurs-dames !
Et cela dura tout l’après-midi
À part les enfants, personne ne s’en aperçut, car les parents après le dessert avaient pris la glace, le café, les liqueurs. Les oncles Jules avaient raconté des histoires, les tantes Germaine avaient chanté, enfin tout le monde avait laissé aux enfants une paix inespérée
Le plus beau de l’histoire fut qu’ils ne se firent même pas gronder car, avant de s’arrêter définitivement et de redevenir un escalier honnête, le toboggan leur donna un petit coup de paillasson qui les brossa, et les laissa aussi propres qu’en sortant de chez eux
Et cela dura tout l’après-midi
À part les enfants, personne ne s’en aperçut, car les parents après le dessert avaient pris la glace, le café, les liqueurs. Les oncles Jules avaient raconté des histoires, les tantes Germaine avaient chanté, enfin tout le monde avait laissé aux enfants une paix inespérée
Le plus beau de l’histoire fut qu’ils ne se firent même pas gronder car, avant de s’arrêter définitivement et de redevenir un escalier honnête, le toboggan leur donna un petit coup de paillasson qui les brossa, et les laissa aussi propres qu’en sortant de chez eux
Depuis, l’escalier n’a plus bougé
Mais attends l’année prochaine, et assieds-toi sur une marche
On ne sait jamais !
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