Paroles de la chanson Les pirates par Camille Hardouin

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Paroles de la chanson Les pirates par Camille Hardouin

Quand tu nous as trouvé, tu as dû ôter ton képi
Et tu t'es demandé si c'était vraiment interdit,
C'était tellement joli,
Ces deux gamins endormis là
L'un dans un bateau blanc, l'autre sur un cheval de bois
Les bras pendant,
Deux inconnus perchés, dans un manège endormi
Glissés là sans ticket, au beau milieu de la nuit,
Tu nous as réveillé, tu nous as dit un peu confus,
"Théoriquement c'est l'amende" ou la garde à vue
Je sais plus

Ta bouche était sévère, mais ta moustache souriait,
Les sourcils de travers, tu nous as sorti ton carnet
Assis sans réfléchir, à l'avant d'un petit train bleu
T'attendais qu'on te raconte en essayant d'avoir l'air sérieux.

Nous on se regardait, encore un peu saouls de la veille,
Le animaux autour, semblaient figés en plein sommeil,
On regardait Groggy, la girafe et le bateau blanc,
Les chevaux endormis en pleine course, la crinière au vent.

Que s'était-il passé?
On ne s'en souvenait plus très bien,
C'était il y a des heures et quelques bouteilles de vin,
Je crois que c'était moi qui me suis glissé la première,
La tête et les deux bras sous ce filet en plastique vert.
J'ai dit, y'a pas d'alarme, vient ce n'est pas difficile,
C'est juste un gros jouet, posé au milieu de la ville,
Nous serons deux pirates, rodant au cœur de la machine,
Somnambules, réveillant une fête en plastique
Imagine, imagine,

On prendrait ce bateau, on traverserait les océans
Arrivant aussitôt dans le pays des géants,
Le roi m'a enlevé, mais on saute à dos d'éléphants
Pour le défier, levant comme une épée
La bouteille de blanc,
Encore une gorgée, pour se donner du courage,
On lui ouvre le ventre, debout sur une oie sauvage,
Le roi s’effondre au sol, et nous on retombe en hurlant,
On se rattrapera, c'est sûr, juste au dernier moment.
Puis dans cette calèche aux roues dorées juste derrière,
Soudain sage et silencieux, n'osant plus rien faire
Écoutant les hourras de cette fouille imaginaire,
Nous sommes resté je crois bien plus longtemps que nécessaire

Monsieur le policier, dans le train où tu es assis, on a vu passé
Tant de villes et tant de pays, mélangeant les poèmes,
Traversant les rivières en cru, debout sur la loco,
Criant des mots dans un langue inconnue.

T'as relevé la tête, et tu t'es arrêté d'écrire,
T'es sorti de ce train que tu ne savais pas conduire,
T'as demandé pourquoi avant de nous laisser filer,
Un mensonge de plus dans les yeux, on t'a dit

On t'a dit qu'il pleuvait, on t'a dit qu'il pleuvait

Moi j'ai pensé a toi, ce soir là en me recouchant
Éteignant ma lumière, et toi
A ces jeux d'enfants stupides dans le manège éteint
Y a tu repensé ?
Et dans cette ivresse légère juste avant le sommeil
As-tu eu un vague regret en pensant à ton cœur sage,
Au rythme toujours régulier
En pensant à ta vie, stratégique et bien ordonnée,
Où tout était logique, où tu n'avais jamais volé,

Attendant le permis pour tout,
Le bonheur, l'ivresse, les baisers...

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