Paroles de la chanson L'ancêtre par Felix Leclerc
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Paroles de la chanson L'ancêtre par Felix Leclerc
Avec un air nouveau sorti du fond des âges
Et son petit chapeau sur sa tête de roi mage
Tout guilleret et beau, le voilà sur ma page
Fier de chanter bien haut d'où il vient
Sans bagages, comme le vent du large
Ses traces disparues
On l'a peut-être vu à Rome ou à Dieppe
Il y a deux ou trois siècles
Ou en Andalousie ou Mésopotamie
C'était bien rien pour lui de se dire fils de Noé
Il s'appelait Léo ou peut être Émilien
Un peu de sang latin pourtant des cheveux blonds
Et des yeux vert banquise donc il était du nord
Et son petit chapeau sur sa tête de roi mage
Tout guilleret et beau, le voilà sur ma page
Fier de chanter bien haut d'où il vient
Sans bagages, comme le vent du large
Ses traces disparues
On l'a peut-être vu à Rome ou à Dieppe
Il y a deux ou trois siècles
Ou en Andalousie ou Mésopotamie
C'était bien rien pour lui de se dire fils de Noé
Il s'appelait Léo ou peut être Émilien
Un peu de sang latin pourtant des cheveux blonds
Et des yeux vert banquise donc il était du nord
Il était minuit cinq quand il a touché terre, un hiver
C'est beau la terre, c'est grand la terre, c'est bon la
terre
Mc Donald ou Herman ou peut être Charlemagne
Il avait mille noms
Se bâtit deux cabanes, attendit le printemps
Une femme se coucha ensemencée par lui
Le cuir, le lait, le tabac
Il a touché à tout avant de savoir lire
Touché à l'eau, à l'ours, à l'odeur, à la nuit
Le jardin était pur, les attelages magnifiques
Médéric, Dominique, quarante-deux fils uniques
L'océan dans les criques, une boutique à musique
Et des tiques plein la peau, des écorchures au dos
Les saisons sont les filles des montagnes éternelles
Grenier, moisson des corps, à faire rêver les rois
Et alors, du dehors, la misère et la guerre
Il remonta la côte, le courage, la faute
Toujours recommencer, le pont toujours tombé
Aux enfants nouveau-nés, ses racines à force
Après trente ans d'années, au vent roule l'écorce
C'est beau la vie, cadeau suprême, je viens de lui
Et des tiques plein la peau, des écorchures au dos
Les saisons sont les filles des montagnes éternelles
Grenier, moisson des corps, à faire rêver les rois
Et alors, du dehors, la misère et la guerre
Il remonta la côte, le courage, la faute
Toujours recommencer, le pont toujours tombé
Aux enfants nouveau-nés, ses racines à force
Après trente ans d'années, au vent roule l'écorce
C'est beau la vie, cadeau suprême, je viens de lui
Ma robe pleine de trous, à genou ou debout
Comme un loup de légende
Quand je suis délaissé, je pense que je viens de lui
Et ma douleur s'enfuit
Pour cette vie, merci Léo ou Émilien
L'avait scellé l'année, la lune va se lever
Ma femme dort, je vais dehors encore viendra l'aurore
Les morts c'est pas notre pays à l'ancêtre et à moi
Puisque moi je suis là avec des fils pareils à lui
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