Paroles de la chanson A Léo par Francis Lalanne
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Paroles de la chanson A Léo par Francis Lalanne
Un jour tu trouveras cette âme défendue !
Celle qu’en toi tout fuit par crainte du parjure,
Et qui te dit : « Prends garde à chaque main tendue ! »
Un jour l’ami viendra, le vrai, je te le jure !
Un jour tu trouveras ce frère de printemps
Ce jardinier des cœurs enfant des Hespérides !
Et qu’il soit jeune ou vieux, vous irez hors du temps
Cueillir les pommes d’or qui poussent sous les rides…
Il sera tes vingt ans, ces vingt ans éternels
Que tu crois disparus quand ta cheville flanche.
Il te rendra le goût des élans fraternels,
Il lavera du gris ta chevelure blanche…
Celle qu’en toi tout fuit par crainte du parjure,
Et qui te dit : « Prends garde à chaque main tendue ! »
Un jour l’ami viendra, le vrai, je te le jure !
Un jour tu trouveras ce frère de printemps
Ce jardinier des cœurs enfant des Hespérides !
Et qu’il soit jeune ou vieux, vous irez hors du temps
Cueillir les pommes d’or qui poussent sous les rides…
Il sera tes vingt ans, ces vingt ans éternels
Que tu crois disparus quand ta cheville flanche.
Il te rendra le goût des élans fraternels,
Il lavera du gris ta chevelure blanche…
Et, dans l’obscurité qu’on nomme les vieux jours,
Il fera de tes mots de grands yeux de lumière
Tels ceux de ces oiseaux qui la nuit voient le jour
Célébrant le soleil à son aube première…
Et tels deux rois hiboux contemplant l’avenir
Vous ferez de chacun de vos regards un rêve
Et chaque instant pour vous passera sans finir
Et chaque nouveau jour sera comme une trêve…
Un jour tu trouveras ce Mozart de cent ans,
Ce Rimbaud de demain qui sera ton élève !
Et tu retrouveras dans ses vers palpitants
Ce goût d’air du matin, de soleil qui se lève…
Même si de ton âge il n’a que la moitié
Par la plume il aura celui de tes artères ;
Ensemble, vous aurez celui de l’amitié,
Il fera de tes mots de grands yeux de lumière
Tels ceux de ces oiseaux qui la nuit voient le jour
Célébrant le soleil à son aube première…
Et tels deux rois hiboux contemplant l’avenir
Vous ferez de chacun de vos regards un rêve
Et chaque instant pour vous passera sans finir
Et chaque nouveau jour sera comme une trêve…
Un jour tu trouveras ce Mozart de cent ans,
Ce Rimbaud de demain qui sera ton élève !
Et tu retrouveras dans ses vers palpitants
Ce goût d’air du matin, de soleil qui se lève…
Même si de ton âge il n’a que la moitié
Par la plume il aura celui de tes artères ;
Ensemble, vous aurez celui de l’amitié,
Celui de vos secrets, celui de vos mystères…
Et vous inventerez de nouveaux lendemains !
De nouveaux mots d’amour ! De nouvelles musiques !
Et vous tuerez la mort ensemble et de vos mains
Vous rendrez du malheur, le bonheur amnésique…
Vous parlerez des femmes, des plaies qu’elles vous font,
Des copains disparus et des faux camarades ;
Et de tous vos regrets vous toucherez le fond
Pour remonter plus haut que leurs sombres parades.
Alors vous planerez au-dessus de ceux-ci,
Au-delà de ceux-là, comme deux grands rapaces,
Deux voyageurs du temps voyageant sans souci,
Échangeant leurs pensées, leur temps et leurs espaces…
Et vous inventerez de nouveaux lendemains !
De nouveaux mots d’amour ! De nouvelles musiques !
Et vous tuerez la mort ensemble et de vos mains
Vous rendrez du malheur, le bonheur amnésique…
Vous parlerez des femmes, des plaies qu’elles vous font,
Des copains disparus et des faux camarades ;
Et de tous vos regrets vous toucherez le fond
Pour remonter plus haut que leurs sombres parades.
Alors vous planerez au-dessus de ceux-ci,
Au-delà de ceux-là, comme deux grands rapaces,
Deux voyageurs du temps voyageant sans souci,
Échangeant leurs pensées, leur temps et leurs espaces…
Alors vous parlerez en notes comme en vers
En couplets, en refrains, en chansons, en poèmes,
En parcourant en long en large l’univers
Vous ne ferez plus qu’une de vos deux bohèmes…
Vous irez au café des anges écrivains !
Vous irez boire avec Verlaine, Apollinaire
Et Baudelaire aussi, goûtant à tous les vins,
À tous les alcools de votre imaginaire !
Vous sortirez Ravel, Bach, Falla, Debussy
Et tous les autres de leur ultime demeure !
Vous les réveillerez ! Et les voisins aussi
Tant vous ferez de bruit le soir après plus d’heure !
Et de leurs symphonies vous ferez vos discours !
De leurs textes sacrés vous serez des prophètes !
En couplets, en refrains, en chansons, en poèmes,
En parcourant en long en large l’univers
Vous ne ferez plus qu’une de vos deux bohèmes…
Vous irez au café des anges écrivains !
Vous irez boire avec Verlaine, Apollinaire
Et Baudelaire aussi, goûtant à tous les vins,
À tous les alcools de votre imaginaire !
Vous sortirez Ravel, Bach, Falla, Debussy
Et tous les autres de leur ultime demeure !
Vous les réveillerez ! Et les voisins aussi
Tant vous ferez de bruit le soir après plus d’heure !
Et de leurs symphonies vous ferez vos discours !
De leurs textes sacrés vous serez des prophètes !
Poètes, musiciens, vous serez leur recours
Et tous viendront chanter et danser à vos fêtes !
Alors, sans plus jamais subir la trahison
Tu seras délivré de tes vieilles blessures
Et de ton mal de vivre, enfin la guérison
Viendra dans ton cœur pur colmater les fissures…
Et tu n’auras plus mal à ceux qui t’ont fait mal !
À ceux qui t’ont plongé dans l’humaine misère !
Tu ne souffriras plus dans ta chair d’animal,
Et d’un Dieu chimpanzé tu diras le rosaire…
Un jour, tu trouveras ce prince vagabond
Ce passager des vents qui vague sur ta route,
Et vous laisserez là le mal ce moribond ;
Des méchants vous mettrez les armées en déroute !
Et tous viendront chanter et danser à vos fêtes !
Alors, sans plus jamais subir la trahison
Tu seras délivré de tes vieilles blessures
Et de ton mal de vivre, enfin la guérison
Viendra dans ton cœur pur colmater les fissures…
Et tu n’auras plus mal à ceux qui t’ont fait mal !
À ceux qui t’ont plongé dans l’humaine misère !
Tu ne souffriras plus dans ta chair d’animal,
Et d’un Dieu chimpanzé tu diras le rosaire…
Un jour, tu trouveras ce prince vagabond
Ce passager des vents qui vague sur ta route,
Et vous laisserez là le mal ce moribond ;
Des méchants vous mettrez les armées en déroute !
Il ne t’en voudra pas si tu doutes de lui,
Si dans tes cris parfois résonne encore la haine,
Car l’enfant reste vif en toi, même aujourd’hui ;
Pudique dans ses joies, extrême dans sa peine…
Alors accepte enfin la main qu’il te tendra !
Son serrement plus fort qu’un serment qu’on abjure !
Et crois en l’homme enfin quand cet ami viendra !
Car cet ami viendra, Léo ! Je te le jure !
Alors accepte enfin la main qu’il te tendra !
Son serrement plus fort qu’un serment qu’on abjure !
Et crois en l’homme enfin quand cet ami viendra !
Car cet ami c’est moi, Léo ! Je te le jure !
Si dans tes cris parfois résonne encore la haine,
Car l’enfant reste vif en toi, même aujourd’hui ;
Pudique dans ses joies, extrême dans sa peine…
Alors accepte enfin la main qu’il te tendra !
Son serrement plus fort qu’un serment qu’on abjure !
Et crois en l’homme enfin quand cet ami viendra !
Car cet ami viendra, Léo ! Je te le jure !
Alors accepte enfin la main qu’il te tendra !
Son serrement plus fort qu’un serment qu’on abjure !
Et crois en l’homme enfin quand cet ami viendra !
Car cet ami c’est moi, Léo ! Je te le jure !
L’autre jour, Léo lorsque je suis rentré de cette balade avec toi, je me suis dit que j’avais bien de la chance d’avoir été logé à la même enseigne que ton ami le chien. Je marchais près de toi, comme toi, à ton rythme, et mon esprit franchissait les collines verdoyantes qui nous encerclaient ; mon esprit devenait le vent qui faisait de nos cheveux des branches ; et mon cœur devenait ce chien de l’ autre côté du vent comme un miroir écumant d’une vague dans l’ œil salé d’un marin au long cours. Tu me parlais de la mer et des bateaux, de tout ce que j’aime et qui me fait vibrer, du soleil et de l’aventure, et je me remémorais ces vers de Verlaine : «Dans le vieux parc soliaire et glacé / Deux ombres ont tout à l’ heure passé...» Ces ombres, c’était nous, solitaires et glacés dans la chaleur de l’amitié qui déloque la solitude. Je pensais à cette phrase que tu dis tout le temps : « On est seul, on naît seul, on crève seul ». Je pensais que tu avais raison et tort en même temps, comme tous les gens qui savent et qui ne veulent pas faire partie des sages ; tu sais, les anarchistes. Grâce à toi, Léo, je n’ai jamais été seul, même au plus noir de mes détresses. Ta voix, tes poèmes, ta musique étaient là pour marcher près de moi dans le parc de ma solitude ; dans ce vieux parc solitaire et glacé… Ça existe, ça, tu sais, et c’est fantastique. C’est bien plus fort que l’amour, ça ne finit jamais... Ne doute plus, Léo, de cette force-là, car toi non plus tu n’es pas seul. De l’autre côté de toi, dans ton vieux parc solitaire et glacé, je marche avec ta solitude ; je m’arrête avec elle lorsqu’elle est fatiguée et j’avance avec son silence ; pas besoin de parler quand on devient les arbres, le vent, les nuages. «Âme, te souvient-il au fond du paradis ?» Et si de faux amis t’ ont fait un jour du tort, ne doute pas des vrais, Léo, ne doute pas de moi. Je suis ton allié devant l’éternité qu’un jour nous ferons naître. Et, marchant avec toi dans ce parc entre tes deux maisons, dans ce grand parc solitaire avec toi, j’ai commencé dans mes yeux le poème que je t’envoie, ici et je l’ ai terminé chez moi. Cette lettre de soixante quinze vers pour fêter bientôt tes soixante quinze printemps. Chaque année j’en écrirai quatre de plus : quatre vers de plus chaque année pour que notre amitié dure quatre fois plus longtemps. Cette lettre en vers, tous les gens qui t’aiment vraiment auraient pu te l’écrire mais je le fais en leur nom pour te dire qu’ils sont nombreux dans leur vieux parc solitaire et glacé à marcher avec toi sur la route des rêves.
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