Paroles de la chanson Je ne veux plus le savoir par François Béranger

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Paroles de la chanson Je ne veux plus le savoir par François Béranger

Je ne sais pas qui vous êtes, jeunes flics arrogants
Rencontrés l'autre soir sur le quai d'une gare
Pareils à vos semblables sortis du même moule
Moulés de suffisance, bardés dans la bêtise
Je me disais hier dans un rêve utopique
Sous l'uniforme bleu, sous la visière plastique
Derrière le bouclier, à l'autre bout du flingue
C'est pas un chien qu'il y a mais quand même un bonhomme

Citoyens, citoyennes, alignement par quatre
On veut voir qu'une tête, pas un mot dans les rangs
Les suspects au ballon, les chevelus fichés
Les gonzesses des salopes, les motards des anars
Les cocos à Moscou, les bougnoules dans la Seine
Les nègres au cocotier, les pédés à châtrer
Et toi, ta mobylette, où c'est qu' tu l'as piquée ?
Espèce de parasite, tu ferais mieux de travailler


Je ne sais pas qui tu es
Je ne sais pas d'où tu viens
Et je n' veux plus le savoir
Et je n' veux plus le savoir

Jeunes flics arrogants rencontrés l'autre soir
À onze heures dans l' métro sur le quai d'une gare
Vous étiez quatre en ligne débouchant d'un couloir
Avec la belle aisance que donne le pouvoir [sur la pochette : Avec la belle prestance]
Sur le quai y avait moi, j'ai pas l'air trop suspect
Et un autre, bronzé, du genre qu'on déracine
Pour ramasser nos merdes et qu'on paie à moitié
Les flics bien rodés ne voient que le faciès
Tes papiers, rigolo ! Pas encore au dodo ?
L'homme sort de sa poche un portefeuille noir
Où sont tous ses papiers, les sacro-saints papelards
Passeport d'étranger, carte d'identité
Carte pour travailler, carte pour séjourner
Carte pour respirer, carte pour exister
D'un air dégoûté, un des flics prend le paquet
Et passe à son voisin sans même regarder

{au Refrain}

Et puis il faut bien rire dans ce dur métier
Le plus marrant des quatre prend le portefeuille
Et répand sur le quai dégueulasse et souillé
Les photos et les lettres, trésors de l'émigré
Sans un regard, sans un mot, le type s'accroupit
Une main chaleureuse le renverse sur le cul
Quatre rires maladifs résonnent dans la gare
Et les robots s'en vont vers d'autres héroïsmes

Pour un flic blessé, pour un flic tué
Branle-bas de combat, l'ordre est menacé
Alerte générale, obsèques nationales
Restaurons les valeurs, ça ne peut plus durer
Pour mille mecs humiliés en toute impunité
Combien d' lignes de journaux, combien d' scoops de télé
Combien de numéros d'officiels courroucés ?
Je me penche, je dégueule, j'ai envie de tout casser
{au Refrain, ad lib}

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