Paroles de la chanson Infâmes araignées par Lucio Bukowski

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Paroles de la chanson Infâmes araignées par Lucio Bukowski

Pluviôse, irrité contre la ville entière
De son urne à grands flots verse un froid ténébreux
Aux pâles habitants du voisin cimetière
Et la mortalité sur les faubourgs brumeux
Mon chat sur le carreau cherchant une litière
Agite sans repos son corps maigre et galeux
L'âme d'un vieux poète erre dans la gouttière
Avec la triste voix d'un fantôme frileux
Le bourdon se lamente, et la bûche enfumée
Accompagne en fausset la pendule enrhumée
Cependant qu'en un jeu plein de sales parfums
Héritage fatal d'une vieille hydropique
Le beau valet de cœur et la dame de pique
Causent sinistrement de leurs amours défunts
Le beau valet de cœur et la dame de pique
Causent sinistrement de leurs amours défunts

J'ai plus de souvenirs que si j'avais mille ans
Un gros meuble à tiroirs encombré de bilans
De vers, de billets doux, de procès, de romances
Avec de lourds cheveux roulés dans des quittances
Cache moins de secrets que mon triste cerveau
C'est une pyramide, un immense caveau
Qui contient plus de morts que la fosse commune
Je suis un cimetière abhorré de la lune
Où comme des remords se traînent de longs vers
Qui s'attachent toujours sur mes morts les plus chers
Je suis un vieux boudoir plein de roses fanées
Où gît tout un fouillis de modes surannées
Où les pastels plaintifs et les pâles Boucher
Seuls, respirent l'odeur d'un flacon débouché
Où les pastels plaintifs et les pâles Boucher
Seuls, respirent l'odeur d'un flacon débouché

Désormais tu n'es plus, ô matière vivante
Qu'un granit entouré d'une vague épouvante
Assoupi dans le fond d'un Sahara brumeux
Un vieux sphinx ignoré du monde insoucieux
Oublié sur la carte, et dont l'humeur farouche
Ne chante qu'aux rayons du soleil qui se couche
Oublié sur la carte, et dont l'humeur farouche
Ne chante qu'aux rayons du soleil qui se couche

Quand la terre est changée en un cachot humide
Où l'Espérance, comme une chauve-souris
S'en va battant les murs de son aile timide
Et se cognant la tête à des plafonds pourris
Quand la pluie étalant ses immenses traînées
D'une vaste prison imite les barreaux
Et qu'un peuple muet d'infâmes araignées
Vient tendre ses filets au fond de nos cerveaux

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