Paroles de la chanson L'écolier par Syrano

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Paroles de la chanson L'écolier par Syrano

C'est comme des plaies dans les mains
Où sont incrustés les graviers
Où les infirmières ravies mettent de l'alcool à 70 avec un air sadique
On serre les dents, elles se réjouissent
C'est pas facile la vie quand on est écolier

Et même que des fois
On a des crises de foie
En engloutissant des kilos de chocolat
Qu'on nous force à manger jusqu'à nous lécher les doigts
Sous prétexte qu'on refuse pas les cadeaux de Tata
Tata, qui nous trouve mignon
Et voilà l'instant critique
Où elle nous bave sur les joues, avec un bisou qui pique

En plus on se tape encore l'intégrale de Tintin
Et on enfourne des tas de tartes tatins
C'est vraiment spartiate
Militaire, draconien
Couché 19h, debout 7h du matin
Une heure de console même quand j'ai des zéros
Mais laissez-moi prendre des gamelles à vélo

Non, je veux pas grandir
J'ai pas le temps
De rester au coin
Avec un bonnet d'âne
A copier des lignes au tableau
C'est pas moi j'vous l'jure
Les doigts croisés dans le dos

C'est comme un fou rire qu'on n'arrive pas à calmer
Avec son voisin de classe qui a dessiné
Une caricature de la maîtresse avec les seins qui pendent
Moi ce qui me fascine chez elle, c'est ses yeux en amandes
Qui arrivent toujours à voir les pitres du dernier rang
Ceux qui rigolent sans sourire, parce qu'ils leur manquent des dents

Et elle nous fait venir jusqu'à l'estrade
Pour dire ce qui nous amuse devant nos camarades
C'est ça la vie, une kyrielle d'humiliations
Elle nous retient après l'école pour effacer les leçons
Sur les tableaux, décoller les chewing-gums de d'sous les pupitres
Et faire des dictées que je comprends même pas le titre

Alors quand je sors, je crie et je me soulage
En jetant mon cartable pour faire les buts
C'est double usage
J'demande pas la lune
J'veux pas m'coucher à pas d'heure
Mais laissez-moi juste un peu de candeur

Non, je veux pas grandir
J'ai pas le temps
De rester au coin
Avec un bonnet d'âne
A copier des lignes au tableau
C'est pas moi j'vous l'jure
Les doigts croisés dans le dos

En tout cas même si j'ai des mauvais bulletins
C'est pas moi qui les mets dans les urnes le jour du scrutin
Et c'est pas moi qui fait la guerre, moi je fais que jouer
Je n'éradique encore les autres qu'à la balle au prisonnier

Quand je vois les adultes, c'est vrai, je suis pas pressé
On dirait que plus le temps passe, plus le QI doit baisser
En plus on dirait qu'eux ils savent plus s'amuser
Ils sont trop sérieux, ils sont là, toujours à déprimer

Alors j'me demande souvent: ‘'Hum, c'est qui les polissons?
Quelle bêtise on peut faire pour une si grosse punition?"

Mais quand il pleut, pourquoi se protéger des gouttes?
Moi je saute à pieds joints, dans les flaques et le doute
Et je me moque de savoir, qui c'est qui commande
Je désobéis parce-qu' ils ont pas grand-chose à m'apprendre

Je suis comme le cancre, qui sait jamais sa poésie
Les genoux toujours niqués, badigeonnés d'éosine.

Non, je veux pas grandir
J'ai pas le temps
De rester au coin
Avec un bonnet d'âne
A copier des lignes au tableau
C'est pas moi j'vous l'jure
Les doigts croisés dans le dos

C'est pas ma faute
Je jure, j'ai rien fait
Nan, j'ai rien fait
Et puis, J'veux pas savoir, c'que c'est qu'd'être grand
J'veux pas savoir, j'm'en fous
Bah ouais! J'men fous, j'men balance
Moi je cours. Et je suis libre! Libre, comme l'épervier
Je cours, je cours, je cours, je cours, je cours… et je tombe.

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