Paroles de la chanson Pauvre Diable par Terre d'accueil
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Paroles de la chanson Pauvre Diable par Terre d'accueil
Fouzan est réveillé en sursaut
Son père l'attrape, lui met le doigt sur la bouche
Ils sortent de la maison sans un mot
Fouzan sent bien qu'il y a quelque chose de louche
On est en plein milieu de la nuit
Fouzan se dit qu'il est bien trop petit
Pour sortir à cette heure-là
Il y a quelque chose qui ne colle pas
Il somnole dans la voiture de Papa
Ils finissent par arriver à la mer
C'est là qu'il réalise ce qui ne va pas
Ils sont partis sans sa mère
Son père l'attrape, lui met le doigt sur la bouche
Ils sortent de la maison sans un mot
Fouzan sent bien qu'il y a quelque chose de louche
On est en plein milieu de la nuit
Fouzan se dit qu'il est bien trop petit
Pour sortir à cette heure-là
Il y a quelque chose qui ne colle pas
Il somnole dans la voiture de Papa
Ils finissent par arriver à la mer
C'est là qu'il réalise ce qui ne va pas
Ils sont partis sans sa mère
Alors il demande pourquoi
Mais son père d'habitude si bavard
Lui répond qu'il ne peut pas parler de ça
Et deux larmes coulent de ses yeux hagards
Fouzan n'en croit pas ses propres yeux
Il n'a jamais vu son père pleurer
Mais Papa se reprend quand un gros monsieur
Lui dit de filer le pognon, et d'embarquer
Fouzan mon fils adoré
Je suis tellement désolée
On a dû se séparer
Papa va tout t'expliquer
Papa tend une liasse de billets énorme
Et ils montent dans un bateau pourri
Il sent la coque qui se déforme
Sous le poids de tous ces gens réunis
Le gros monsieur compte ses sous
Hoche la tête et pousse l'embarcation
Fouzan n'a même pas son doudou
Pas sa maman, pas d'explication
Maintenant qu'ils sont partis
Son Papa s'est un peu ressaisi
Il attrape le garçon par la main
Le regarde dans les yeux, et lui parle enfin
Fouzan, à partir d'aujourd'hui t'es un grand
Il va falloir être fort pour affronter la vie
On est maintenant des immigrants
C'est la guerre dans notre pays, faut quitter la Syrie
Sous le poids de tous ces gens réunis
Le gros monsieur compte ses sous
Hoche la tête et pousse l'embarcation
Fouzan n'a même pas son doudou
Pas sa maman, pas d'explication
Maintenant qu'ils sont partis
Son Papa s'est un peu ressaisi
Il attrape le garçon par la main
Le regarde dans les yeux, et lui parle enfin
Fouzan, à partir d'aujourd'hui t'es un grand
Il va falloir être fort pour affronter la vie
On est maintenant des immigrants
C'est la guerre dans notre pays, faut quitter la Syrie
Les soldats ont fini par arriver
Dans notre petit village reculé
Maman et moi on ne pensait pas
Qu'ils viendraient jusque-là
Je n'étais pas là quand ils sont passés
Tout ce que je sais c'est qu'elle s'est battue
Elle a donné sa vie pour te sauver
Elle n'avait plus qu'un souffle quand je suis revenu
Elle m'a fait promettre de te protéger
De te donner une belle vie
Alors va falloir être fort, ne pas pleurer
Même si tu en as très envie
Fouzan tu as la vie devant toi
Avance et ne te retourne pas
Surtout ne t'inquiète pas pour moi
Je ne regrette en rien mon choix
Après de longues semaines tapis à fond de cale
Ils ont évité les intempéries, une sacrée chance
Ils arrivent enfin à leur dernière escale
Ils posent le pied en terre d'accueil, la France
De grands messieurs très élégants
Sont à l'arrivée pour les accueillir
Leurs uniformes bleus sont tellement bienveillants
Fouzan ne peut s'empêcher de leur sourire
Il y a de l'espace dans ce pays merveilleux
Les gens ont tous l'air bien nourris
Surtout ne t'inquiète pas pour moi
Je ne regrette en rien mon choix
Après de longues semaines tapis à fond de cale
Ils ont évité les intempéries, une sacrée chance
Ils arrivent enfin à leur dernière escale
Ils posent le pied en terre d'accueil, la France
De grands messieurs très élégants
Sont à l'arrivée pour les accueillir
Leurs uniformes bleus sont tellement bienveillants
Fouzan ne peut s'empêcher de leur sourire
Il y a de l'espace dans ce pays merveilleux
Les gens ont tous l'air bien nourris
Il n'y a pas de fumée, pas de coup de fusil
Fouzan sent qu'il va y être heureux
Mais un des messieurs en uniforme bleu
Celui qui a la plus grosse moustache
Les met tous à la queue leu leu
Il parle fort, on dirait qu'il se fâche
Il explique aux nouveaux arrivants
Qu'en France on est déjà trop nombreux
Il y a déjà plein d'immigrants
On ne peut pas accueillir tous les lépreux
En plus ils ne parlent même pas français
Ils pourraient montrer un peu plus de respect
Comment est-ce qu'ils comptent faire pour s'intégrer
Déjà elle est où leur carte d'identité
Fouzan sent qu'il va y être heureux
Mais un des messieurs en uniforme bleu
Celui qui a la plus grosse moustache
Les met tous à la queue leu leu
Il parle fort, on dirait qu'il se fâche
Il explique aux nouveaux arrivants
Qu'en France on est déjà trop nombreux
Il y a déjà plein d'immigrants
On ne peut pas accueillir tous les lépreux
En plus ils ne parlent même pas français
Ils pourraient montrer un peu plus de respect
Comment est-ce qu'ils comptent faire pour s'intégrer
Déjà elle est où leur carte d'identité
Alors circulez, il n'y a rien à voir ici
On est déjà trop à se partager les alloc'
Même la sécu ne rembourse plus certains médocs
On ne peut pas gérer en plus les pauvres de la Syrie
Fouzan toi mon grand chéri
Surtout ne te fais pas de souci
Papa t'emmène vers une nouvelle vie
Faite de bonheurs simples, loin de toute folie
Fouzan ne comprend pas tout très bien
Il a très faim, c'est la seule chose qui est claire
Il se glisse contre son père, lui attrape la main
Il a confiance, Papa sait toujours quoi faire
Mais le grand monsieur le voit et se moque
Il fait remonter tout le monde dans le bateau
Et pour être sûr qu'ils ne reviennent pas de si tôt
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