Paroles de la chanson Formol par Thomas Fersen

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Paroles de la chanson Formol par Thomas Fersen

Chapeau melon, veston croisé, tel est le joueur de tam-tam
Tandis qu'avec un air blasé, il donne une fessée à madame
Et boum, il boxe la grosse caisse et vlan, il gifle les cymbales
Comme dans un pensionnat, il fesse, sa main rebondit comme une balle

Moi, la batterie ça m'rend toute molle, comme si j'respirais du formol
Je deviens dès le premier son, mi-déesse et mi-paillasson

Chapeau melon, veston étroit, portant des lunettes d'aveugle
Le mort assis au piano droit s'emploie à faire pleurer ce meuble
Il appuie là où ça fait mal, il vient regratter nos vieilles croûtes
Et nous au lieu d'se faire la malle, on reste là et on écoute

Moi, le piano ça m'rend toute molle, comme si j'respirais du formol
Je deviens dès le premier son, mi-déesse et mi-paillasson

Chapeau melon, veston croisé, un œillet à la boutonnière
Un zombi porte en bandoulière une guitare électrisée
La pauvre chose est tombée entre ses effroyables mains de spectre
Il veut lui chatouiller le ventre avec ce qu'on appelle un plectre

On se met les doigts en bouchon, et on prie pour cet instrument
Qui pousse de grands hurlements, on dirait qu'on tue le cochon

Moi, la guitare ça m'rend toute molle, comme si j'respirais du formol
Je deviens dès le premier son, mi-déesse et mi-paillasson

Musique de bois, musique de fer, je ferme les yeux et j'me laisse faire
Je me laisse glisser dans ses bras, je me laisse glisser dans ses pas

Moi, la musique ça m'rend toute molle, comme si j'respirais du formol
Je deviens dès le premier son, mi-déesse et mi-paillasson

Il est coiffé d'un chapeau où une balle a laissé un trou
Quant à son veston du dimanche, faudrait lui rallonger les manches
Ses bras sont très longs et très mous, il porte la basse au genou
Tel est le démon de la danse tandis qu'il pince la cadence

Moi, la cadence ça m'rend toute molle, comme si j'respirais du formol
Je deviens dès le premier son, mi-déesse et mi-paillasson

Chapeau melon, veston croisé, tel est le joueur de tam-tam
Tandis qu'avec un air blasé, il donne une fessée à madame
Et boum, il boxe la grosse caisse et vlan, il gifle les cymbales
Comme dans un pensionnat, il fesse mais c'est déjà la fin du bal

Nous, on est sortis enchantés des abattoirs de la Villette
On était comme caoutchoutés, on avait encore dans nos têtes
De la musique qui rend toute molle, comme quand tu respires du formol
Tu deviens dès le premier son mi-déesse et mi-paillasson

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